Autrice en poésie





Le vide est une inspiration qui expulse le réel
Le vide est une expiration qui invite le réel
Entre deux apnées vivantes
Le vide est une respiration
Une circulation de l’empreinte

Recueil poétique et tellurique… en préparation!

Je travaille actuellement à la réécriture et à l’insertion de plusieurs textes poétiques dans un récit « géologique » en lien avec le projet « Albarons, une histoire naturelle. » Il s’agira d’infiltrer nos errances humaines dans les ères géologiques traversées avec moins d’affres par les albarons, ces humbles galets préhistoriques…

Extraits circonspects :


Je suis le galet d’une rivière perdue
Sous les vautours immobiles qui se laissent valser
Dans le ventre gris des nuages
Je prie
Je suis galet d’une rivière perdue
Cœur de quartz enrobé d’argile,
Rouler ? Je pourrais…
Autour de moi des maisons
aux façades cornées comme des pages
Pour me rappeler où j’en suis
Suis galet d’une rivière perdue
Mon poul bat comme une montre échouée
Qui n’applaudit que les retours
 
Le galbe du volcan, pourtant, était ma matrice première
Rouler… Encore… Galet…
Grâce au feu du lac turquoise de sa caldera
Rouler… Galet…
Pour chanter les Vénus préhistoriques

*
Entendez-vous la façon dont les oiseaux entrent dans les arbres ?
C’est la façon dont j’aimerais que tu m’entendes
Moitié ciel et moitié terre du tendre
Je me poserais dans la clairière de tes cheveux
Je nagerais sous ta langue
J’aurais des plumes éclairées par en-dessous
Comme les feuilles de l’alizier blanc
Comme celles du tremble j’entrerais dans les arbres
Moitié ciel moitié terre du tendre

*
Et me voilà au jour
Et me voilà seul
Déplacé à la vitesse de la lumière
A la face du monde
Pavement arraché au feuilleté des roches
Sous des pieds qui oublient
Qu’auparavant, avec ma famille réunie,
C’est le monde que je portais

*
Aujourd’hui les montagnes ont des ailes
Nous les voyons passer et nous n’avons pas peur
Nous marchons sur les mandarines tombées de leurs soubresauts
Et le parfum de leur zeste qui monte aux narines
Continuera sa course vers le ciel comme une herbe de joie
Des oiseaux se posent sur le vent
A mi-cœur ils chantent, nous allons
La rigueur de nos désirs s’ouvre à chaque pas,
Comme une fleur qui ne se referme pas
Nous allons, à mi-cœur, à mi-pas,
Jusqu’à ce que la terre, qui infuse sa loi,
Nous prête sa langue,
Nous prête un lit.

*
Ma respiration vole peu à peu ce qui est advenu
Les êtres, les choses, les tribulations du jour
Derrière, c’est léger mais ça fait un bruit de cargo
Est-ce que j’y étais pour quelque chose ?

Je ne vois pas les gravats qui s’amoncellent en bleu épars
La terre a-t-elle tremblé ?
Je suis embuée par ma propre vie
Je dépose des vers luisants sur les lignes de ma mémoire
Rien ne s’éclaire
Rien ne se lit
Si ce n’est le rampant de nos haleines

Soudure, articulation du givre
L’oubli serait-il eaux pliées ?